Test – Asus ROG Strix Z590-E Gaming WiFi

Tests – MCE On et Off

Comme vous le savez très certainement, les cartes mères n’affectent aucunement les performances d’un CPU à ses fréquences d’origine depuis bien des années maintenant. Elle est surtout là pour interconnecter les différents composants de la machine et de fournir plus ou moins de fonctionnalités annexes. De ce fait, comparer un même CPU sur des cartes mères différentes n’est clairement plus d’aucune utilité. Néanmoins, les différents constructeurs sont au centre d’une petite guégerre qui consiste à manipuler les spécifications techniques des CPU afin de se démarquer les uns des autres. Et pour ce faire, ils disposent d’une option Multicore Enhancement. Chaque CPU Intel a d’origine un temps imparti lors de la période turbo qui permet de dépasser le TDP originel. Pour le Core i9-11900K, on parle de 250 Watts au maximum pendant 56 secondes avant de redescendre à 125 Watts lorsque la charge perdure. Le MCE fait fi de ces 56 secondes et laisse le CPU consommer autant qu’il veut du moment qu’il reste sous certaines conditions.

Si on avait applaudi Asus lors de notre test des CPU Intel Comet Lake qui disposait de l’option Multicore Enhancement désactivé par défaut, ce n’est malheureusement plus le cas avec Rocket Lake. En efffet, on est bien face à un message au premier démarrage nous parlant des effets du Multicore Enhancement, mais alors qu’appuyer sur F1 désactivait cette fonctionnalité sur les Z490, cette même touche active maintenant le MCE et il n’est pas possible de faire autrement à moins de le désactiver manuellement dans le BIOS par la suite. Heureusement, le constructeur a fait quelques changements sur le comportement de ce fameux MCE en limitant la température des coeurs à 90 °C. Auparavant, les CPU pouvaient sans souci grimper à 100 °C selon la charge et on assistait alors à un throttling dû à ces températures excessives. Si vous voulez connaitre les performances du Core i9-11900K qui a été utilisé sur notre Asus ROG Strix Z590-E Gaming à ses fréquences d’origine, dirigez-vous vers notre dossier traitant des CPU Rocket Lake. En revanche, nous allons observer le comportement du Core i9-11900K avec et sans le MCE afin de connaitre les différences en pratique, que ce soit au niveau de la consommation, des températures mais également dans Cinebench R23 afin de voir l’impact en pratique.

Lorsque le MCE est désactivé, on peut bien voir que le comportement du CPU est parfaitement dans les clous. Dans Cinebench, la consommation atteint les 200 Watts pour le CPU seul lors de la période de phase turbo et ses 4,8 GHz contre une température de 73 °C avant de redescendre à respectivement 125 Watts, 4,2 GHz et 60 °C. Le Stress test FPU d’Aida64 suit la même tendance mais la consommation ne grimpe qu’au maximum à 175 Watts pour une température de 74 °C et une fréquence de 3,8 GHz. Une fois le turbo passé, on retombe alors à 125 Watts, 60 °C et 3,6 GHz. Ce comportement est donc parfaitement normal et respecte les spécifications Intel. Que se passe-t-il quand le MCE est activé ?

Ici, les résultats ne sont clairement pas de même acabit ! Aida64 fait instantanément grimper la consommation à 250 Watts (soit la limite de consommation du mode turbo) et comme le CPU atteint les 100 °C, le throttle configuré par Asus s’enclenche et fait descendre la consommation afin de maintenir 90 °C. Une fois cette température maitrisée sous notre Noctua NH-D15, le CPU se maintient alors à 220 Watts pour une fréquence de 4,4 GHz. Cinebench R23 est moins gourmand et ne consomme  »que » 210 Watts pour une fréquence de 4,8 GHz maintenue tout au long du test et une température de 77 °C.

Comme on peut le voir, la fréquence environ 600 MHz plus élevée avec le MCE activé lors d’une charge lourde aide forcément les performances. Sous Blender, tout comme Cinebench R23 d’ailleurs, on note un gain d’environ 12,5 %. C’est très loin d’être anodin et cela prouve à quel point les performances des différents CPU peuvent changer selon le protocole de test utilisé. Si nous avions testé le Core i9-11900K sans faire attention à bien respecter ses spécifications techniques, il aurait sans problème dépassé son concurrent direct Ryzen 7 5800X. Mais notre conclusion aurait alors été différente au niveau de la consommation et des besoins en refroidissement.

C’est une autre histoire dans les jeux en revanche car ces derniers demandent très rarement une charge aussi soutenue que les applications fortement multithreadées. On peut facilement le voir sous 3DMark qui affiche certes une légèrement augmentation mais rien qui ne justifie l’augmentation de la consommation associée. En pratique et dans les jeux, l’écart ne dépassera pas la poignée de FPS tout au plus.