Conclusion
Nous voici arrivé au terme de ce dossier, que dire des nouveaux Core 10ème génération ?
Core i5 10600K et Core i9 10900K
Cela fait maintenant bien trop de générations qu’Intel est bloqué sur une finesse de gravure de 14 nm, et cela se ressent énormément. C’était déjà le cas à la sortie du Core i7 8700K puis plus tard avec le Core i9 9900K, mais maintenant, il est vraiment temps de passer à autre chose. Même si Intel maitrise parfaitement le 14nm, car il arrive tout de même à proposer des CPU capables de consommer 250 Watts (et plus) sans broncher sur un pauvre petit socket mainstream tant que le système de refroidissement le permet, il ne peut pas lutter contre AMD qui dispose de CPU allant jusqu’à 16 coeurs en 7 nm (pour 105 Watts).
D’un pur point de vue performances, le domaine de prédilection des Core i5 10600K et Core i9 10900K est sans conteste les jeux-vidéos. Si c’est ce que vous cherchez, que vous n’avez cure du meilleur rapport performance / prix (plateforme complète) et que vous jouez à 144 FPS et plus, alors ils ne vous décevront pas. Dans les applications qui tirent sur tous les threads disponibles, le Core i9 10900K est battu, il est dépassé par le Ryzen 9 3900X pourtant vendu plus de 100 € de moins.
Le principal problème néanmoins, et c’est peut-être une faute partagée entre Intel et les constructeurs de cartes mères, est l’implémentation de ce fameux multicore enhancement pour une personne non initiée. Comme on a pu le voir avec seulement deux constructeurs différents, les réglages de base et les différents options du MCE ont un impact significatif à plusieurs niveaux. Le premier est la consommation, au lieu de se stabiliser à 125 Watts (Core i9 10900K) après la période allouée par les spécifications Intel en mode Turbo qui pousse alors jusqu’à 250 Watts, vous pouvez très bien vous retrouver avec un CPU qui ne bouge pas de cette valeur. On a pu le voir sur un screenshot il y a quelques jours, les pseudos résultats sur une vidéo youtube ne respectant pas le NDA fixés par Intel ou encore même sur nos cartes mères de test. Dans ce cas, vous avez certes des performances en augmentation (4,9 ou 5,1 GHz à la place des 4,2 GHz observés en charge à 125 Watts), mais vous avez intérêt à avoir une alimentation qui suit (pas loin des 600 Watts à la prise en charge CPU / GPU avec une RTX 2080 Ti) et un système de refroidissement monstrueux, c’est pour nous inacceptable dans une configuration mainstream. A titre de comparaison, le Core i9 10900K est alors proche au niveau de la consommation des AMD Threadripper 3000 qui montent à 32 et 64 coeurs (280 Watts). Et l’autre problème est bien sur le refroidissement nécessaire pour maintenir le CPU dans les clous. Oubliez les ventirads milieu de gamme à 50 € ou même un kit AIO d’entrée de gamme, il vous faut du lourd et même un Noctua NH-D15 entraine un throttle des fréquences quand le MCE est agressif.
En parallèle, il faut également évoquer l’absence de PCIe 4.0 sur cette génération. Même si cela n’a pour le moment pas énormément d’importance, à moins de vouloir absolument un SSD pour faire péter les scores dans les benchmarks, cela pourra peut-être avoir un impact sur les performances des prochaines générations de GPU si la bande passante du PCIe 4.0 est correctement exploitée. Les constructeurs de cartes mères Z490 annoncent officiellement ou officieusement que leurs cartes mères (ou une partie tout du moins) sont « prêtes » pour accepter le PCIe 4.0, mais cela ne se fera pas avant la prochaine génération de CPU. Et même si c’est le cas, les lignes PCIe viendront alors du CPU lui-même.
Ne vous méprenez pas en revanche, les CPU restent tout aussi bons voire meilleurs que les derniers Ryzen 3000 à nombre de coeurs identique. L’ajout de l’hyperthreading sur tout la gamme Core est également une bonne chose pour un tarif qui ne devrait en tout logique pas augmenter par rapport à l’ancienne génération. Mais on sent vraiment qu’Intel tire sur la corde, une nouvelle génération avec au moins une finesse de gravure réduite se fait plus qu’attendre.
Asus Prime Z490-A et Gigabyte Z490 Aorus Pro AX
Un petit mot maintenant sur les deux cartes mères que nous avons pu récupérer pour le test de ces fameux CPU 10ème gen, les Asus Prime Z490-A et Gigabyte Z490 Pro AX. Ces deux modèles sont parfaitement bien dimensionnés pour accepter un Core i9 10900K même overclocké, les étages d’alimentation sont particulièrement costauds et la qualité de fabrication est irréprochable. L’équipement est cependant à l’avantage de la Gigabyte qui propose en plus une connectivité WiFi 6 pour ceux que cela intéresse, une partie son légèrement meilleure et un radiateur supplémentaire sur le deuxième port M.2. Le tarif qui passe donc de 280 € pour l’Asus à 310 € pour la Gigabyte est donc justifié à nos yeux, ne serait-ce que pour le WiFi si vous n’avez pas la possibilité d’utiliser l’ethernet.
Mais en l’état, la carte Gigabyte souffre d’une gestion hazardeuse du multicore enhancement. Quel que soit le réglage, vous n’avez pas la possibilité d’utiliser un Core i9 10900K à ses spécification d’origine. Le CPU tourne au minimum à 4,9 GHz sur tous les coeurs, voire 5,1 GHz et la consommation en charge soutenue est également d’au minimum 220 Watts, même avec le MCE désactivé. Il est bien sûr possible de procéder aux réglages manuellement en modifiant un à un le PL1, PL2 et TAU, mais cela ne devrait en aucun cas être nécessaire. Selon nous, une carte mère devrait faire fonctionner un CPU à ses réglages d’origine par défaut, et si vous voulez plus de performances, libre à vous d’activer le MCE ou d’overclocker manuellement.
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